Depuis que je traduis de la littérature et des essais, je réfléchis à ce qu'implique l'acte de traduire, à ce qu'il met en œuvre, pas seulement en termes de processus mentaux et d'opérations linguistiques. Mon autre activité, celle de psychothérapeute, m'a amenée à prendre conscience que - pour dire les choses simplement -, cela passe aussi profondément par le corps et les affects, que cela se passe aussi dans le corps, autrement dit qu'il existe des similitudes de posture, et plus exactement qu'une traduction réussie, tout comme un processus thérapeutique réussi, a énormément à voir avec la « distance intime » qui s'instaure et qui rend alors possible cette relation si particulière à l'autre et à la subjectivité de l'autre, à l'œuvre dans un texte comme dans la rencontre avec un patient.
Laurence Richard
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